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Les tribunaux irakiens doivent être des instruments de justice et non de vengeance

095(2007)
communiqué de presse du 12 février 2007 - Conseil de l'Europe
Pays :
peine de mort / Irak
Déclaration de Terry Davis, Secrétaire Général du Conseil de l'Europe

Strasbourg, 12 février 2007 – L'ancien Vice-Président de l'Irak, Taha Yasin Ramadan, est le dernier dirigeant du pays qui ait été condamné à mort pour les crimes commis par le régime de Saddam Hussein. Le haut-tribunal pénal n'a pas tenu compte de l'appel lancé par le Haut-Commissaire aux Droits de l'Homme des Nations Unies, Louise Arbour, qui avait déclaré que l'exécution de Taha Yasin Ramadan constituerait une violation du droit international.

Il s'agit d'une décision regrettable que la communauté internationale ne peut ignorer. Taha Yasin Ramadan et ses semblables doivent être envoyés en prison pour les crimes qu'ils ont commis mais il ne faut pas en faire des martyrs. Les tribunaux irakiens doivent être des instruments de justice et non de vengeance. Les condamnations successives à la peine capitale de dirigeants de l'ancien régime, suivies par des exécutions souvent sabotées, compromettent les chances de parvenir à un Irak réconcilié, stable et pacifique. Chaque exécution orchestrée par l'Etat risque d'exacerber le chaos et la violence qui sont le lot quotidien de la population irakienne. C'est pourquoi les exécutions nuisent également aux intérêts de la communauté internationale et tout particulièrement des pays qui ont déployé des forces en Irak. Il est temps de mettre fin à ces exécutions et il est temps que les gouvernements européens prennent l'initiative de le dire haut et fort.

La condamnation à mort de Taha Yasin Ramadan est survenue le jour où une nouvelle série d'attentats à la bombe a tué plus de 70 personnes à Bagdad. Je tiens à exprimer ma solidarité envers le peuple irakien et j'encourage les autorités à redoubler d'efforts pour mettre fin à ces actes terroristes odieux.
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