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Exécution d'un condamné à mort au Texas

dépêche de presse du 12 avril 2007 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Texas
James Lee Clark
Un Américain de 38 ans, condamné à mort pour le viol et le meurtre d'une jeune fille de 17 ans, a été exécuté mercredi à la prison de Huntsville (Texas, sud), a annoncé l'administration pénitentiaire de cet Etat.

James Clark a été déclaré mort à 18H17 (23H17 GMT), sept minutes après le début de l'injection mortelle, a-t-on précisé de même source.

Souffrant d'un retard mental avéré, le condamné a semblé ne pas se rendre compte de ce qui se passait. Interrogé pour savoir s'il désirait faire une dernière déclaration, il a répondu avec un petit rire: "euh! je ne sais pas". "Je ne sais pas quoi dire", a-t-il ajouté au bout de quelques secondes puis, s'apercevant qu'il y avait des témoins venus assister à son exécution dont son beau-père, il a dit: "Oh! je ne savais pas qu'il y avait quelqu'un ici. Salut". Il a essayé d'ajouter quelque chose mais, les drogues commençant à produire leurs effets, il a été incapable de prononcer d'autres mots.

Une nuit de juin 1993, une jeune fille de 17 ans, Shari Crews, a été dépouillée, violée et tuée d'une balle dans la tête. L'un de ses amis, Jesus Garza, 16 ans, a lui aussi été tué par balle. Leurs deux corps ont été retrouvés le lendemain dans une rivière près de Denton (Texas).

James Clark, alors âgé de 25 ans, a été arrêté le jour même parce qu'il venait de tirer dans la jambe de son complice, James Brown. L'enquête a prouvé que le sperme retrouvé sur la victime était le sien, et que le sang décelé sur ses chaussures était celui des deux victimes.

Jugé pour les vols et le meurtre du jeune homme, James Brown a été condamné à 20 ans de prison, uniquement pour les vols. Reconnu coupable du viol et du meurtre de la jeune fille, James Clark a été condamné à mort.

En 2002, la cour d'appel criminelle du Texas avait reporté une première date d'exécution afin d'examiner un recours faisant valoir que M. Clark souffrait d'un retard mental qui interdisait de l'exécuter, en vertu d'une décision de la Cour suprême en 2002.

Si la décision laisse à chaque Etat le soin de donner une définition à ce retard mental, la limite est communément fixée à 70 de quotient intellectuel (QI). En avril 2003, un expert a évalué le QI de James Clark à 65. Mais l'accusation a fourni un autre test, réalisé 20 ans plus tôt, quand le condamné était adolescent, évaluant son QI à 74.

Faisant valoir que le test le plus ancien était le plus fiable parce qu'alors James Clark n'avait aucun intérêt à feindre la débilité, et relevant que dans sa cellule, le condamné lisait beaucoup et faisait des mots croisés, la cour d'appel criminelle du Texas a estimé en 2004 qu'il pouvait être exécuté.

Amnesty International avait réclamé que la peine de James Clark soit commuée en réclusion à perpétuité, comme cela a été le cas de plusieurs autres condamnés à mort texans au QI inférieur à 70.

James Clark est le 13e condamné exécuté cette année aux Etats-Unis, où plus de 3.300 détenus attendent dans les couloirs de la mort. Une seule de ces exécutions n'a pas eu lieu au Texas.

Selon Amnesty International, cette exécution porte à 152 le nombre de grâces refusées par le gouverneur du Texas, Rick Perry, qui atteint ainsi le record de son prédécesseur, George W. Bush.

Plus d'une dizaine d'autres Etats américains ont en revanche suspendu leurs procédures, le plus souvent en raison de la remise en cause de la méthode de l'injection mortelle, qui peut être terriblement douloureuse si elle est mal administrée.
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