Plan du site

«On ferme à 17h»: 20 minutes trop tôt pour épargner un condamné à mort

dépêche de presse du 3 octobre 2007 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Texas
Michael Richard
Washington - Plusieurs exécutions prévues aux États-Unis ont déjà été reportées depuis que la Cour suprême a accepté d'examiner la légalité de l'injection mortelle, mais un condamné est mort: la cour texane avait refusé de rester ouverte 20 minutes de plus pour enregistrer son recours.

Mercredi 25 septembre, 10H00: à Washington, la plus haute juridiction du pays annonce qu'elle examinera début 2008 le recours de deux condamnés à mort du Kentucky contre l'injection mortelle.

Le même jour, Michael Richard, condamné pour le viol et le meurtre d'une femme il y a plus de 20 ans, doit être exécuté par cette méthode à 18H00 au Texas, dont les autorités font rapidement savoir qu'elles ne se sentent pas concernées par l'annonce de la Cour suprême.

Les avocats du condamné entament alors une course contre la montre pour rédiger un ultime recours.
Ils doivent d'abord saisir la plus haute cour criminelle du Texas, qui ferme à 17H00. À 16H50, retardés par une panne informatique, ils appellent la cour pour lui demander de rester ouverte 20 minutes de plus. «Nous fermons à 17H00», répond le greffier, cité par toute la presse locale.

Les avocats saisissent alors la Cour suprême, qui maintient toujours une veille les soirs d'exécution. La démarche retarde la procédure de quelques heures, mais comme le condamné n'a pas eu le temps de déposer ses arguments devant un juge local, ils ne sont pas recevables à Washington.

Michael Richard a été déclaré mort à 20H23. Aucun autre condamné n'a été exécuté depuis.

«Hâter la mort d'un homme, même un mauvais, parce que des employés de bureau n'ont pas pu se donner la peine de faire une entorse à la procédure bureaucratique constitue un acte d'une bassesse à couper le souffle, qui témoigne d'un goût pour la mort qui glace le sang de tout homme de bien», s'insurgeait mardi le Dallas Morning News dans un éditorial.
Partager…