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Maigres espoirs pour le condamné à mort canadien Stanley Faulder

dépêche de presse du 17 juin 1999 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
Joseph Stanley Faulder
HUNTSVILLE (Etats-Unis), 17 juin (AFP) - Le condamné à mort canadien Stanley Faulder a vu mercredi fondre quasiment tous ses derniers espoirs d'éviter l'exécution jeudi au Texas, la commission des grâces du Texas et la Cour suprême ayant toutes deux rejeté ses requêtes de sursis.

La commission des grâces du Texas, à laquelle son avocate Sandra Babcock avait demandé de commuer son exécution en peine de prison à vie, s'y est refusée, pour la troisième fois, à l'unanimité de ses 18 membres, sans donner de raison, mais en affirmant qu'elle avait "soigneusement" étudié le cas du Canadien de 61 ans.

"Leur procédure de révision est une plaisanterie", a commenté mercredi soir Mme Babcock. "Il n'y a pas de clémence au Texas", a-t-elle ajouté, en soulignant que plus de 100 personnes y avaient été exécutées ces six dernières années et que jamais la commission des grâces n'avait jugé utile d'entendre le moindre témoignage en relation avec leurs demandes de grâce.

Mercredi, la Cour suprême a également refusé de considérer les arguments de Mme Babcock, qui faisait valoir que cette commission des grâces, dont les membres, nommés par le gouverneur, ne se réunissent même pas pour délibérer, travaillait de manière anticonstitutionnelle.

Mme Babcock devait mercredi soir intenté un dernier appel devant la Cour suprême, arguant qu'en vertu des lois internationales, Stanley Faulder, dont c'est la dixième date d'exécution, avait été soumis à un traitement cruel et inhumain.

Le gouverneur républicain George Bush peut également accorder un sursis d'un mois au condamné, mais il a dans le passé laissé entendre qu'il n'y était pas favorable.

Considéré comme un "bon prisonnier" par les autorités pénitentiaires, le Canadien qui a passé près de 22 ans dans le couloir de la mort pour le meurtre d'une septuagénaire en 1975, se trouvait toujours mercredi dans la prison de Ellis Unit, à quelque 40 kilomètres de Huntsville. "Il ne crée pas de problèmes, il est juste là", commente Larry Fitzgerald, porte-parole des services pénitentiaires texans.

Il ne sera transféré que jeudi après-midi dans la vieille prison du centre-ville de Huntsville, où ont lieu toutes les exécutions du Texas, pour y être placé dans le quartier de la mort, à côté de la chambre d'exécution.

Sa mort par injection, en présence d'une dizaine de témoins, est prévue aux environs de 18h00 locales (23h00 GMT).

Ces derniers jours, Stanley Faulder, qui serait le premier Canadien exécuté aux Etats-Unis depuis 1952, a passé "beaucoup de temps à écrire", selon Mme Babcock. "Il reçoit pas mal de courrier, et veut être sûr d'avoir écrit à tous ceux auxquels il doit dire adieu", a-t-elle expliqué à l'AFP.

"Le plus dur, ajoute-t-elle, c'est qu'il ne peut pas se préparer à mourir, car ce serait renoncer à l'espoir. Mais d'un autre côté, il sait qu'il est très possible qu'il soit exécuté".

Le 10 décembre dernier, à sa neuvième date d'exécution, Stanley Faulder avait appris une demi-heure avant l'heure prévue de son exécution que la Cour suprême lui avait accordé un sursis.

"Il était heureux, mais avait ensuite dit qu'il ne voulait plus jamais revivre ça", explique Larry Fitzgerald.

S'il est exécuté jeudi, en dépit des requêtes du gouvernement canadien et de celles de la comission interaméricaine des droits de l'Homme, il sera le plus vieux condamné jamais exécuté au Texas, et le cinquième étranger mis à mort cette année aux Etats-Unis.

Il avait été condamné à mort en 1978 pour le meurtre d'une riche Texane, Inez Phillips, en juillet 1975. Le jugement cassé, il avait de nouveau été condamné à la peine capitale en 1981.

Quarante-huit condamnés ont été exécutés cette année aux Etats-Unis dont 13 au Texas, selon le Centre d'information sur la peine de mort.
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