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Loi anti-gay en Ouganda: Obama dénonce un projet "odieux"

dépêche de presse du 4 février 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
WASHINGTON — Le président des Etats-Unis Barack Obama a qualifié jeudi d'"odieux" un projet de loi contre les homosexuels en Ouganda, alors que les deux chambres du Congrès américain élaboraient des textes condamnant la procédure en cours à Kampala.

"Nous pouvons ne pas être d'accord sur le mariage homosexuel, mais nous pouvons sûrement nous mettre d'accord sur le fait qu'il est impensable de viser des homosexuels et des lesbiennes pour ce qu'ils sont, que ce soit aux Etats-Unis ou (...) de façon plus extrême dans des projets de loi odieux qui ont été présentés, le plus récemment en Ouganda", a affirmé M. Obama.

Les déclarations du président, à l'occasion d'un petit déjeuner organisé par un groupe chrétien à Washington, interviennent au lendemain du dépôt devant la Chambre des représentants américaine d'une résolution condamnant le projet ougandais controversé.

Cette résolution, soutenue par des parlementaires démocrates et républicains, établirait notamment que chacun "possède une dignité humaine intrinsèque, quelle que soit son orientation sexuelle, et partage des droits humains fondamentaux".

Le projet de loi ougandais "présente une menace grave pour la vie, la liberté, et la sécurité de la personne, et établirait un précédent fâcheux s'il était adopté", poursuit le texte.

Jeudi, des sénateurs des deux bords (deux républicains, deux démocrates) ont emboîté le pas à leurs voisins du Capitole en présentant un projet de résolution appelant les membres du parlement ougandais à rejeter le "projet de loi dit anti-homosexualité".

"Inscrire les préjugés dans la loi est mauvais pour tout gouvernement dans quelque pays que ce soit. Le parlement ougandais ne doit pas adopter cette grave atteinte aux droits de l'homme et à la tolérance", a indiqué l'un des promoteurs de ce texte, le sénateur du Maryland (est) Benjamin Cardin.

De son côté, un ministre ougandais a rejeté jeudi les critiques de M. Obama, avertissant que toute ingérence serait considérée comme "inacceptable".

"Quelqu'un devrait dire au président Obama que le Parlement fait son travail législatif dans l'intérêt du peuple ougandais", a déclaré à l'AFP le ministre de l'Ethique et de l'Intégrité, James Nsaba Buturo.

L'Ouganda a été critiqué par de nombreux pays et ONG, notamment l'Union européenne et les Etats-Unis, qui ont appelé le président ougandais Yoweri Museveni à mettre son veto au projet de loi.

L'homosexualité est déjà considérée comme un comportement criminel en Ouganda, passible de la prison à perpétuité.

Le texte déposé en octobre 2009 par un parlementaire ougandais se propose de durcir encore ces dispositions, et prévoit notamment la peine de mort pour le viol d'un mineur par une personne de même sexe ou par un malade du sida.

Le texte propose également de punir toute discussion publique sur l'homosexualité, et rendrait passible de poursuites les parents, professeurs, médecins d'homosexuels, ou encore un propriétaire qui leur louerait un logement.
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