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Londres épingle les Etats-Unis dans son rapport sur les droits de l'Homme

dépêche de presse du 18 septembre 2003 - Agence mondiale d'information - AFP
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LONDRES (AFP) - La Grande-Bretagne, alliée des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme, a dénoncé jeudi le sort réservé aux prisonniers de la base américaine de Guantanamo à Cuba, dans le rapport annuel du Foreign Office sur les droits de l'Homme dans le monde.
"Le gouvernement britannique a toujours fait pression sur l'administration américaine pour qu'elle prenne une décision clarifiant la situation des prisonniers britanniques détenus à Guantanamo Bay", rappelle le rapport.


"Quel que soit leur statut, nous avons toujours clairement dit que les détenus avaient droit à un traitement humain et, s'ils sont poursuivis, à un procès équitable", souligne le document.

Plus de 600 prisonniers, accusés de liens avec l'organisation terroriste Al-Qaïda, sont détenus à Guantanamo, dont neuf Britanniques.

Le rapport rappelle par ailleurs les "fortes réserves" de Londres sur la volonté exprimée par Washington de traduire les détenus de Guantanamo devant des tribunaux militaires d'exception.

Les autorités américaines ont annoncé en juillet dernier qu'elles renonçaient pour l'instant à juger devant de tels tribunaux militaires certains prisonniers britanniques et australiens.

Le gouvernement britannique dénonce également le recours à la peine de mort aux Etats-Unis, en tête des pays exécutant le plus de prisonniers en 2002 avec la Chine et l'Iran.

Londres et Washington "sont fondamentalement en désaccord sur le recours à la peine de mort", soulignent les auteurs du dossier.

Le rapport s'inquiète en outre des violations des droits de l'Homme dans des pays comme la Birmanie, le Zimbabwe, Israël ou l'Arabie saoudite.

Lors d'une conférence de presse, le ministre des Affaires étrangères Jack Straw a appelé la junte au pouvoir en Birmanie à libérer la chef de file de l'opposition, Aung San Suu Kyi, placée au secret depuis la fin mai.

"Les voix d'Aung San Suu Kyi et de ses partisans doivent pouvoir être entendues, un processus de réconciliation nationale et de démocratie doit être lancé et ce pays doit évoluer vers un respect des droits de l'Homme et vers une démocratie que le peuple birman mérite tellement", a déclaré le ministre.

"C'est un message que nous adressons également au Zimbabwe", a poursuivi M. Straw. Le président de l'ancienne colonie britannique, Robert Mugabe, "a conduit ce pays riche, autrefois considéré comme le grenier de l'Afrique, à la ruine", a-t-il ajouté.

Le document critique également Israël qui, tout comme les groupes terroristes palestiniens, fait selon lui preuve d'un "inquiétant mépris pour les droits de l'Homme".

"Nous soutenons le droit d'Israël à protéger ses citoyens, dans le respect du droit international, mais nous restons profondément préoccupés par l'impact de la poursuite de l'occupation israélienne et des opérations militaires israéliennes, sur la vie quotidienne des Palestiniens ordinaires", prévient le rapport.

Le Foreign Office exprime par ailleurs "de graves inquiétudes face à l'incapacité de l'Arabie saoudite à établir des normes humanitaires de base" concernant "la peine capitale, les punitions corporelles, la torture, la discrimination contre les femmes et les non-musulmans, ainsi que les restrictions de la liberté de mouvement, d'expression, de réunion et de culte".
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