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[position de la France] Peine de mort - Mumia Abu-Jamal

réponse à une question à l'Assemblée nationale (France) du 20 octobre 1999 - Ministère des Affaires Etrangères français - France
Pays :
REPONSE DU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES, M. HUBERT VEDRINE, A UNE QUESTION D'ACTUALITE A L'ASSEMBLEE NATIONALE

(Paris, 20 octobre 1999)

Etats-Unis - Peine de mort

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,

C'est en effet au 2 décembre prochain que le gouverneur de Pennsylvanie a fixé la date de l'exécution de M. Abou Jamal qui avait été condamné à l'origine, dans les conditions contestées, que vous rappeliez, pour le meurtre d'un policier. C'était également un ancien journaliste, ancien dirigeant des "Panthères noires". Je voudrais préciser qu'un nouveau recours, lançant un processus susceptible de conduire la Cour suprême à se prononcer à nouveau, a été déposé. Naturellement, nous avons fait ce à quoi nous nous étions engagés, c'est-à-dire que nous avons saisi toutes les occasions de dire aux autorités américaines, fédérales mais aussi locales quand nous l'avons pu, que nous restons complètement et totalement opposés à la peine de mort et que cela devient l'une des caractéristiques de l'Europe d'aujourd'hui. Et nous avons incité nos partenaires européens à faire de même dans toutes les circonstances.

Nous n'en restons pas là. Au-delà de ce dramatique cas particulier où j'espère que la Cour suprême saura orienter les choses dans un sens différent de ce qui est annoncé, puisque l'Union européenne, en grande partie sous notre impulsion d'ailleurs, a été à l'origine d'un projet de résolution adopté au sein de la Commission des Droits de l'Homme pour élargir le mouvement mondial, pour mettre fin à cette pratique de la peine de mort. Et nous avons même l'intention, puisque cette initiative de l'Union européenne a rencontré un grand écho, d'aller au-delà et d'introduire à l'Assemblée générale des Nations unies une résolution pour que ce mouvement ait une assise mondiale encore plus forte.

Il n'empêche que, dans l'immédiat, c'est le cas de M. Abou Jamal qui nous mobilise et nous allons donc continuer, dans les délais courts mais qui existent encore, à agir et à inciter nos partenaires européens à faire de même.
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