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Tarek Aziz: l'Irak rejette la demande italienne de clémence

dépêche de presse du 5 décembre 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
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BAGDAD - Le chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari, a rejeté dimanche la demande de clémence envers Tarek Aziz, l'ancien vice-Premier ministre de Saddam Hussein condamné à mort, formulée par son homologue italien Franco Frattini, en visite à Bagdad.

M. Zebari a appelé les pays étrangers à respecter la peine prononcée le 26 octobre par la Haute cour pénale irakienne, qui a reconnu M. Aziz coupable de "crimes contre l'humanité" au moment de la répression des chiites dans les années 1980.

"Ils ont demandé un geste de clémence à l'égard de Tarek Aziz, mais nous réaffirmons la nécessité de respecter la justice irakienne", a déclaré le ministre irakien lors d'une conférence de presse en présence de M. Frattini.

"Les droits de M. Aziz ont été respectés. Il avait des avocats. Son procès n'a pas été secret", a-t-il ajouté, notant que la Russie, le Vatican et plusieurs pays arabes avaient plaidé la clémence envers M. Aziz.

Unique chrétien parmi les proches de Saddam Hussein, Tarek Aziz, de santé fragile, est incarcéré depuis sa reddition fin avril 2003, un mois après l'invasion américaine de l'Irak.

Arrivé en milieu de journée dans la capitale irakienne, lors de l'ultime étape de sa tournée au Proche-Orient, M. Frattini s'était auparavant entretenu avec le Premier ministre désigné Nouri al-Maliki et devait rencontrer le président Jalal Talabani avant de quitter l'Irak en fin d'après-midi, selon un diplomate de l'ambassade d'Italie.

Opposé à la peine capitale, M. Talabani a déjà annoncé qu'il ne signerait jamais l'ordre d'exécution de Tarek Aziz.

Au cours du premier mandat du président, cette position de principe a été maintes fois contournée, puisque que les ordres d'exécution peuvent être signés par les vice-présidents. Mais depuis sa réélection le 11 novembre, M. Talabani n'a toujours pas désigné ses adjoints.

M. Frattini a également évoqué avec ses interlocuteurs le sort des chrétiens d'Irak, "qui préoccupe beaucoup l'Italie", selon le diplomate italien.

Les chrétiens irakiens ont été visés ces dernières semaines par une série d'attentats meurtriers revendiqués par Al-Qaïda, dont l'attaque en pleine messe d'une église dans laquelle 44 fidèles et deux prêtres ont péri le 31 octobre à Bagdad.

Lors de la conférence de presse, M. Zebari a déclaré que davantage de mesures seraient prises pour protéger les membres de cette minorité, et que l'Irak assurerait la réparation de la cathédrale endommagée dans l'attaque.

Il a noté que l'Italie était "très intéressée par le développement de la relation économique avec l'Irak", ajoutant que M. Frattini s'était tout particulièrement penché sur deux projets stratégiques: les travaux sur le barrage de Mossoul (nord) et dans le port d'Al-Fao (sud).

L'Italie a déployé de juin 2003 à décembre 2006 jusqu'à 3.000 hommes en Irak. Aujourd'hui, plusieurs dizaines de carabiniers participent, dans le cadre de l'Otan, à la formation de la police fédérale irakienne et de la force chargée de la protection des installations pétrolières.
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