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Frattini en Irak pour demander un acte de clémence envers Tarek Aziz

dépêche de presse du 5 décembre 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
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BAGDAD - Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, est arrivé dimanche à Bagdad pour une visite au cours de laquelle il pourrait demander aux dirigeants irakiens un geste de clémence envers Tarek Aziz, l'ancien vice-Premier ministre de Saddam Hussein condamné à mort.

M. Frattini est arrivé en milieu de journée dans la capitale irakienne, ultime étape de sa tournée au Proche-Orient, a déclaré un responsable du ministère irakien des Affaires étrangères.

Le ministre italien devait y rencontrer son homologue irakien sortant, Hoshyar Zebari, le Premier ministre désigné Nouri al-Maliki et le président Jalal Talabani, avant de quitter Bagdad en fin d'après-midi, selon un diplomate de l'ambassade d'Italie.

"Cette visite n'a pas de thème spécifique", a expliqué ce diplomate. "Elle vise à faire la promotion de la coopération économique bilatérale et sera l'occasion d'évoquer le sort des chrétiens d'Irak, qui préoccupe beaucoup l'Italie."

Les chrétiens irakiens ont été visés ces dernières semaines par une série d'attentats meurtriers revendiqués par Al-Qaïda, y compris l'attaque en pleine messe d'une église dans laquelle 44 fidèles et deux prêtres ont péri le 31 octobre à Bagdad.

Fin novembre, le ministère italien des Affaires étrangères avait annoncé que cette visite serait également l'occasion pour M. Frattini d'aborder le cas de Tarek Aziz, 74 ans, condamné à mort le 26 octobre pour "crimes contre l'humanité" pour son rôle dans la répression des chiites dans les années 1980.

Unique chrétien parmi les proches de Saddam Hussein, Tarek Aziz, de santé fragile, est incarcéré depuis sa reddition fin avril 2003, un mois après l'invasion américaine de l'Irak.

"M. Frattini sollicitera un geste de clémence pour Tarek Aziz", avait indiqué son porte-parole, Maurizio Massari. "La position de l'Italie contre la peine de mort est universelle et ne concerne pas seulement l'Irak", avait-il précisé.

Dimanche, le diplomate italien a déclaré que si la question était abordée par M. Frattini, ce serait probablement lors de ses entretiens avec MM. Talabani et Maliki.

Opposé à la peine capitale, M. Talabani a déjà annoncé qu'il ne signerait jamais l'ordre d'exécution de Tarek Aziz.

Au cours du premier mandat du président, cette position de principe a été maintes fois contournée, puisque que les ordres d'exécution peuvent être signés par les vice-présidents. Mais depuis sa réélection le 11 novembre, M. Talabani n'a toujours pas désigné ses adjoints.

L'Italie a déployé de juin 2003 à décembre 2006 jusqu'à 3.000 hommes en Irak. Aujourd'hui, plusieurs dizaines de carabiniers participent, dans le cadre de l'Otan, à la formation de la police fédérale irakienne et de la force chargée de la protection des installations pétrolières.
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