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Pillay appelle Israéliens et Palestiniens à ne pas ignorer les droits de l'homme

communiqué de presse du 11 février 2011 - Organisation des Nations Unies
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11 février 2011 – Les droits de l'homme et le droit humanitaire sont régulièrement ignorés par les Israéliens et les Palestiniens, a dénoncé jeudi la Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, lors d'une conférence de presse à Jérusalem, citant notamment l'illégalité de la colonisation israélienne ou l'impunité qui règne sur les violations des droits de l'homme perpétrées par les Israéliens et les Palestiniens.

"Les droits de l'homme et le droit international humanitaire ne sont pas négociables. Aucun individu ou Etat ne peut considérer qu'il en est exonéré s'il viole la loi", a-t-elle déclaré devant la presse, au terme d'une visite de cinq jours en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés.

Après des rencontres avec le Président israélien, Shimon Peres, et celui de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ainsi qu'avec de nombreux autres responsables politiques israéliens et palestiniens, et des visites en Israël, en Cisjordanie et à Gaza, Navi Pillay a rappelé que l'installation de citoyens israéliens dans les Territoires palestiniens occupés était "clairement interdite" par le droit international, tout comme le soutien apporté par un Etat à de telles activités, qui "doit cesser".

Elle a en particulier estimé que "toutes les activités de colonisation à Jérusalem-Est, ainsi que toutes les actions menées pour empêcher les Palestiniens d'y vivre, dont les expulsions, les démolitions, les déplacements forcés ou l'annulation des permis de résidence sur des fondements discriminatoires, doivent stopper".

"Jérusalem-Est est progressivement vidé de ses habitants palestiniens, au mépris clair des résolutions et décisions du Conseil de sécurité, de l'Assemblée générale et de la Cour internationale de Justice", a-t-elle encore ajouté.

Pour la chef des droits de l'homme de l'ONU, l'impunité qui règne est également un problème majeur. Elle a ainsi critiqué le fait que des membres des forces militaires et de sécurité en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés, y compris dans la bande de Gaza, "violent le droit international depuis des années, sans que des poursuites judiciaires soient engagées".

"Cette culture de l'impunité mène à de nouvelles violences contre et entre les civils ; elle stimule la colère et le ressentiment de chaque côté et remet en cause le processus de paix", a-t-elle déclaré.

Evoquant ensuite la situation dans la bande de Gaza, Navi Pillay a demandé une nouvelle fois la levée du blocus imposé par Israël depuis juin 2007 et la prise du pouvoir par le Hamas, qualifiant cette politique "d'illégale" et "non justifiée par les préoccupations sécuritaires légitimes d'Israël".

Dans le même temps, elle a exhorté les militants palestiniens de Gaza à stopper immédiatement les tirs de roquettes qui visent aveuglement des civils israéliens.

Ces tirs "constituent non seulement des crimes de guerre qui continuent de terroriser un grand nombre de civils, mais ils desservent en plus le peuple palestinien en créant un obstacle majeur sur la voie du processus de paix et favorise le jeu de ceux qui veulent maintenir le blocus", a-t-elle expliqué, avant de demander également la libération du soldat israélien Gilad Shalit, détenu par le Hamas depuis plus de quatre ans et demi.

Elle s'est enfin dite préoccupée par de nombreuses questions relatives aux droits de l'homme dans la bande de Gaza, notamment les droits des femmes et l'utilisation de la peine de mort.

Lors de sa conférence de presse, Navi Pillay a par ailleurs soulevé une série de problèmes de droits de l'homme en Israël, à commencer par les discriminations dont font l'objet les citoyens israéliens d'origine palestinienne et les migrants, les demandeurs d'asile et les réfugiés. Elle a également dénoncé les démolitions en cours de villages de bédouins non reconnus du Néguev et "la rhétorique et les autres actions qui visent apparemment à restreindre la liberté et l'efficacité des actions des défenseurs des droits de l'homme israéliens".

"Les Palestiniens et les Israéliens ont également droit à la sécurité et au respect des droits de l'homme, aucun des deux ne peut être atteint au détriment de l'autre", a-t-elle finalement conclu, avant de se dire toutefois "encouragée" par le fait que tous ses interlocuteurs pendant cette visite "prennent les droits de l'homme au sérieux et montrent qu'ils sont prêts à s'engager dans le règlement des problèmes que j'ai soulevés".
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