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Une semaine après la visite historique de Barack Obama à Porto Rico, le Comité des vingt-quatre réaffirme le droit de cette île à l'autodétermination et à l'indépendance

AG/COL/3224
communiqué de presse du 20 juin 2011 - Organisation des Nations Unies
Pays :
peine de mort / Etats-Unis
Assemblée générale

Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux
Reprise de session
4e & 5e séances – matin & après-midi


Une semaine après la visite historique de Barack Obama à Porto Rico -la première en 50 ans d'un Chef d'État américain en exercice-, le Comité spécial chargé de la décolonisation –Comité des Vingt-quatre- a adopté, aujourd'hui, une décision dans laquelle il réaffirme le droit à l'autodétermination et à l'indépendance de cette "nation d'Amérique latine et des Caraïbes dotée manifestement de sa propre identité nationale".

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QUESTION DE PORTO RICO

Déclarations

M. OSVALDO TOLEDO MARTÍNEZ, Président du Collège des avocats de Porto Rico (CAPR), a rappelé le combat de son association contre toutes les formes de colonialisme, celui de l'Espagne dans un premier temps et celui que continuent d'exercer aujourd'hui les États-Unis.  Ce pays, a-t-il dénoncé, persiste d'ignorer le droit de Porto Rico à l'autodétermination, alors que le Comité des Vingt-quatre n'a pas manqué de souligner à plusieurs reprises le "caractère profondément sud-américain et caribéen" de ce dernier.  Or, les États-Unis s'efforcent d'annexer Porto Rico comme ils l'ont déjà fait avec Hawaï et l'Alaska. 

Il y a six jours, a indiqué M. Martínez, le Président Obama s'est rendu personnellement à San Juan pour chercher à légitimer l'emprise coloniale de Porto Rico, marqué par une pauvreté, un chômage et une corruption préoccupants.  Les États-Unis se sont empressés de dire qu'il fallait tenir compte des recommandations du Groupe de travail sur le statut de Porto Rico lequel n'a pourtant rien d'autre à proposer qu'une "feuille de route unilatérale".  Nous avons vu la peine de mort imposée à certains ressortissants de Porto Rico, en violation de la Constitution "nationale" et de la résolution 1514 (XV) de l'Assemblée générale, a-t-il encore dénoncé.

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M. EDUARDO VILLANUEVA MUÑOZ, Pro Derechos Humanos de Puerto Rico (PRCHR), a dénoncé à son tour la position des États-Unis sur Porto Rico, où le FBI, par exemple, fait pression sur les associations plaidant contre la peine de mort.  En outre, des politiques répressives ont été mises en place pour faire taire la dissidence, a-t-il assuré, déclarant que le Président Obama avait l'obligation morale de s'engager en faveur de la décolonisation de l'île.  Il a, à son tour, défendu la nécessité de libérer les prisonniers politiques portoricains, rappelant que son organisation militait pour la libération d'Oscar López Rivera et Carlos Alberto Torres.

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M. FRANCK VELGARA, Frentesocialista de Porto Rico (FSPR), a défendu le droit du peuple portoricain d'exercer pleinement son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance.  Il a exhorté le Comité à rappeler aux États-Unis ce droit et affirmé que des milliers de personnes ont manifesté lors du passage de Barack Obama à Porto Rico, le 14 juin dernier.  Il a appelé à la libération d'Oscar López Rivera emprisonné depuis 30 ans parce qu'il lutte pour l'indépendance de Porto Rico.  Il a fustigé la création d'une nouvelle dénomination de "Terroristes nationaux" qui permet au Gouvernement américain de poursuivre les militants indépendantistes portoricains, comme s'ils étaient des terroristes. 

Il a dénoncé la volonté du Gouvernement américain d'imposer la peine de mort à Porto Rico où elle est interdite, "un exemple de plus de la violation des droits démocratiques de Porto Rico".  Il a exigé le retrait de tout l'appareil militaire américain à Porto Rico, la restitution de tous les pouvoirs au peuple portoricain et la libération de tous les prisonniers politiques.

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M. EDGARDO M. ROMAN ESPADA, Coalition portoricaine contre la peine de mort (CPCPM), a déclaré que son organisation demandait, pour la quatrième année consécutive, au Comité d'examiner la question de Porto Rico dans la perspective de l'autodétermination.  Il a dit que la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance et la résolution 1514 (XV) de l'Assemblée générale insistent sur le fait que la soumission d'un peuple à une autorité étrangère est contraire à la Charte et aux principes de la coopération internationale.  Il a demandé au Comité de discuter de ce grave conflit entre droit à l'autodétermination et imposition par les États-Unis de la peine de mort à Porto Rico.  Il s'est prononcé en faveur d'un moratoire sur l'application de la peine de mort à Porto Rico.

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