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Iran : l'ONU condamne l'exécution d'une femme après un procès entaché d'irrégularités

communiqué de presse du 28 octobre 2014 - Organisation des Nations Unies
Pays :
peine de mort / Iran
Thèmes :
Reyhaneh Jabbari
28 octobre 2014 – Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a exprimé mardi sa consternation concernant l'exécution le 25 octobre de Reyhaneh Jabbari, qui a été condamnée à mort pour avoir assassiné un ancien employé du Ministère du renseignement iranien.

Mme Jabbari a été pendue samedi, malgré des appels répétés de l'ONU, de la communauté internationale et des défenseurs des droits de l'homme de ne pas l'exécuter.

« De graves préoccupations ont été soulevées quant à la régularité du procès contre Mme Jabbari, en particulier concernant les allégations selon lesquels sa condamnation était basée sur des aveux obtenus sous la contrainte. Le tribunal aurait également refusé de prendre en compte toutes les preuves circonstancielles », a expliqué le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'une conférence de presse à Genève.

Le 7 juillet 2007, Mme Jabbari aurait poignardé l'ancien officier des renseignements, Morteza Abdolali Sarbandi à l'épaule suite à un entretien d'embauche pour réaménager son bureau. M. Sarbandi aurait contraint la jeune femme à le suivre dans une résidence, où, selon elle, il a tenté de la violer. Mme Jabbari a insisté que son geste était une mesure d'auto-défense.

Les autorités iraniennes ont apparemment fait des tentatives pour empêcher l'exécution, qui a été suspendue au moins deux fois, en avril et septembre, afin de permettre aux deux familles de parvenir à un règlement. Cependant, le HCDH a souligné que gouvernement est responsable et devait empêcher l'exécution, surtout avec tant d'incertitudes sur les circonstances entourant le meurtre, et les doutes sur la régularité du procès.

« Nous sommes très préoccupés par l'utilisation accrue de la peine de mort en Iran, comme le souligne le rapport du Rapporteur spécial sur l'Iran qui est présenté à l'Assemblée générale aujourd'hui » a déclaré le porte-parole.

« L'Iran doit comparaître devant le Conseil des droits de l'homme dans le cadre de l'Examen périodique universel, ce vendredi 31 octobre, et nous appelons les autorités iraniennes à prendre un engagement explicite d'instaurer immédiatement un moratoire sur la peine de mort, en particulier à la lumière du grand nombre d'exécutions et des graves préoccupations concernant le respect du principe de la procédure régulière », a-t-il ajouté.
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