Plan du site

Iran : des experts de l'ONU s'indignent des exécutions récentes de deux adolescents

communiqué de presse du 16 octobre 2015 - Organisation des Nations Unies
Pays :
peine de mort / Iran
Thèmes :
Fatemeh Salbehi Samad Zahabi
16 octobre 2015 – Des experts des droits de l'homme de l'ONU ont exprimé vendredi leur indignation et leur profonde tristesse face à l'exécution de Fatemeh Salbehi, une mineure délinquante condamnée pour le meurtre de son mari, qu'elle avait été forcée d'épouser à l'âge de 16 ans.

Mme Salbehi a été pendue mardi 13 octobre au mépris du droit international, qui interdit les exécutions de mineurs, et en dépit des vices de procédures signalés concernant le déroulement de son procès et sa procédure d'appel, ont déploré les trois experts dans un communiqué de presse, rappelant qu'elle est la 11ème femme à être exécutée en Iran en 2015, sur plus de 700 personnes au total.

Une semaine plus tôt, ont précisé les experts, un autre mineur délinquant, Samad Zahabi, a aussi été exécuté, dans le secret en Iran. Ni la famille, ni l'avocat de M. Zahabi, qui avait été condamné à mort en mars 2013 pour le meurtre d'un berger quand il avait 17 ans, n'ont été notifiés de son exécution.

« Ces exécutions sont la preuve inquiétante de la flambée du taux d'exécution et de l'équité douteuse des procès dans la République islamique d'Iran », a déclaré le Rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en Iran, Ahmed Shaheed. « Les autorités iraniennes doivent se conformer à leurs obligations en vertu du droit international et mettre fin à l'exécution de mineurs délinquants une fois pour toutes », a-t-il ajouté.

De son côté, le Rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions sommaires, Christof Heyns, a déclaré que « les homicides illégaux commis par des États équivalent à des meurtres effectués par des particuliers ».

La Rapporteuse spéciale de l'ONU sur la violence contre les femmes, Dubravka Simonoviæ, a quant à elle dénoncé le manque de considération pour les circonstances judiciaire de Mme Salbehi, un cas emblématique des difficultés rencontrées par les victimes de violence conjugale dans le système judiciaire

« Nous ne pouvons pas ignorer les conséquences graves des violences psychologiques, sexuelles et physiques à la maison sur la santé physique et psychologique d'une femme », a déclaré Mme Simonoviæ, en référence au jeune âge de Mme Salbehi lors de son mariage, célébré sans son consentement.

Les trois experts des droits de l'homme de l'ONU ont exhorté le gouvernement iranien à instaurer immédiatement un moratoire sur les exécutions en vue d'abolir la peine de mort.
Partager…