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Pas de peine capitale en Arabie saoudite pour un poète

dépêche de presse du 3 février 2016 - Reuters
DUBAI (Reuters) - La justice saoudienne a commué la condamnation à mort prononcée en novembre contre le poète palestinien Achraf Fayadh, jugé coupable d'apostasie, en une peine de huit ans de prison et 800 coups de fouet, a annoncé mercredi son avocat.

Arrêté une première fois en août 2013 et relaxé, Achraf Fayadh a été à nouveau interpellé le 1er janvier 2014 et condamné à quatre ans de prison et 800 coups de fouet pour apostasie. Sa peine a ensuite été alourdie en novembre.

Le système judiciaire saoudien est fondé sur la charia et les juges sont des religieux issus de l'école wahhabite, une interprétation rigoriste de l'islam dans laquelle le blasphème et le renoncement à la foi musulmane sont passibles de la peine de mort.

L'avocat du poète, Abdoul-Rahman al Lahim, a indiqué sur son compte Twitter que le tribunal avait décidé de "revenir sur la condamnation à mort" mais de confirmer les chefs d'accusation qui avaient justifié cette peine.

"L'accusé est condamné à huit ans de prison et 800 coups de fouet, répartis en séances de 50 coups de fouet chacune", dit le jugement reproduit sur Twitter.

Pour Human Rights Watch, il ne s'agit toujours pas d'une peine juste. "Personne ne doit être arrêté pour avoir exercé pacifiquement son droit d'expression et encore moins condamné à des sévices corporels ou à de la prison", a déclaré Adam Coogle, au nom de l'organisation. Des experts indépendants des Nations unies ont jugé en décembre la condamnation à mort d'Achraf Fayadh "arbitraire et donc illégale".

En janvier 2015, les 50 premiers coups de fouet infligés à l'écrivain Raïf Badaoui après sa condamnation à dix ans de prison et 1.000 coups de fouet avaient provoqué une vague d'indignation internationale. L'écrivain est toujours emprisonné mais, selon des diplomates, il ne devrait plus être fouetté.
(Sami Aboudi, Tangi Salaün et Jean-Philippe Lefief pour le service français)

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