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Poursuite des violences à Bahreïn, un bâtiment municipal incendié

dépêche de presse du 16 janvier 2017 - Agence mondiale d'information - AFP
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Dubaï - Le ministère bahreïni de l'Intérieur a déclaré lundi qu'un bâtiment municipal a été incendié intentionnellement dans la nuit alors que Bahreïn est le théâtre de manifestations et de violences depuis l'exécution de trois chiites dimanche.

"La défense civile a réussi à maîtriser un incendie dans le bâtiment de la municipalité de (la province de) Chamalia, à Aali", localité située au sud de la capitale Manama, a indiqué le ministère sur son compte Twitter.

"Selon les premières informations, l'incendie est intentionnel et les services spécialisés sont en train de prendre les mesures nécessaires", a-t-il ajouté.

Le ministère n'a pas explicitement lié cet incendie aux manifestations qui ont suivi l'exécution de trois Bahreïnis chiites, condamnés à mort pour le meurtre de trois policiers.

Ces manifestations ont donné lieu à des heurts avec les forces de l'ordre dans la nuit de dimanche à lundi, ont rapporté des témoins.

Dans le village chiite de Sanabès d'où sont originaires les trois suppliciés, des dizaines d'hommes et de femmes ont défilé dans les rues en scandant des slogans hostiles à la monarchie sunnite des Al-Khalifa, selon ces témoins.

Les manifestants se sont heurtés aux forces de l'ordre en tentant d'atteindre la rue principale du village, ont ajouté ces sources.

Sanabès est le village chiite le plus proche du rond-point de la Perle qui avait été l'épicentre du mouvement de contestation des chiites, majoritaires dans le royaume, contre la monarchie sunnite dans le sillage du Printemps arabe en 2011.

Ce rond-point symbolique de la contestation populaire a été fermé et interdit d'accès après la répression des manifestations de 2011.

- Tirs à la chevrotine -

Plusieurs autres villages chiites ont connu des manifestations similaires avec des heurts, selon d'autres témoins qui affirment que la police a tiré à la chevrotine pour disperser des manifestants, blessant plusieurs d'entre eux.

Dans la journée de dimanche, des jeunes avaient bloqué des rues en incendiant des pneus et en jetant des cocktails Molotov, tandis que la police ripostait en tirant des gaz lacrymogènes, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

Les grandes agences de presse internationales ne sont pas autorisées à couvrir Bahreïn de manière indépendante.

Les trois chiites passés par les armes dimanche avaient été condamnés pour un attentat à la bombe, le 3 mars 2014, qui avait coûté la vie à trois policiers et blessé 13 autres.

Les exécutions ont suscité l'indignation de nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme qui ont dénoncé "un niveau de répression effrayant" dans ce petit pays du Golfe, et les critiques de Londres et de l'Union européenne.

L'Iran, accusé par Manama de soutenir les manifestants chiites, a également condamné ces exécutions.

Lundi dernier, la Cour de cassation avait confirmé trois condamnations à mort et sept peines de prison à vie à l'encontre des membres d'un groupe "terroriste", reconnus coupables du meurtre des trois policiers, dont un Emirati, en 2014.

C'était la première fois qu'un membre des forces de sécurité d'un autre pays du Golfe était tué à Bahreïn où des militaires et des policiers d'Etats voisins s'étaient déployés en 2011 pour aider la monarchie sunnite à réprimer le soulèvement.
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