17 janvier 2017 – Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) s'est dit mardi consterné par l'exécution d'Abbas Al-Samea, d'Ali Al-Singace et de Sami Mushaima à Bahreïn ce dimanche.
Les trois hommes avaient été condamnés pour un attentat à la bombe à Manama en 2014 qui a couté la vie à trois policiers. Selon le HCDH, ils ont été reconnus coupables après avoir fait de faux aveux qui auraient été obtenues sous la torture. Leurs avocats n'ont ni eu accès à toutes les preuves citées contre eux, ni eu l'opportunité de procéder au contre-interrogatoire des témoins de l'accusation au cours des audiences du tribunal.
« Nous exhortons de nouveau Bahreïn à imposer un moratoire sur l'utilisation de la peine de mort et de ratifier le deuxième protocole facultatif du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui vise à abolir définitivement la peine de mort », a déclaré le Porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève.
Le porte-parole a indiqué que la manière dont les procès ont été menés suscite de sérieux doutes concernant la possibilité que les accusés aient pu bénéficier d'un droit à un procès équitable, garanti par le PIDCP), notamment par les articles 9 et 14.
Selon les informations dont dispose le HCDH, les familles des trois hommes ont été priées d'aller immédiatement voir leurs fils en prison le 14 janvier, sans savoir qu'ils allaient être exécutés le lendemain.
Les exécutions d'Abbas Al-Samea, Ali Al-Singace et Sami Mushaima sont les premières à Bahreïn depuis 2010.