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L'ONU «consternée» par l'exécution de 42 condamnés à mort en Irak

dépêche de presse du 27 septembre 2017 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Irak
Genève - Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme s'est dit «consterné» par la récente exécution de 42 condamnés en Irak, tout en faisant part de sa crainte que des exécutions à «grande échelle» aient lieu dans ce pays dans les prochaines semaines.

«Je suis consterné d'apprendre l'exécution de 42 prisonniers en un seul jour» en Irak, a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein, cité dans un communiqué.

«En vertu du droit international, la peine de mort ne peut être imposée qu'après qu'une série d'exigences aient été respectées», a-t-il ajouté, jugeant «extrêmement douteux» que les garanties de procédure et de droit à un procès équitable aient été respectées dans tous les cas.

Il a notamment déploré qu'aucune information n'ait été divulguée concernant leurs noms, lieux de résidence, date de condamnation et autres détails concernant les crimes et les procès.

«Dans de telles circonstances, il y a un risque évident d'erreur judiciaire», a-t-il dit.

Il a également souligné que la peine de mort ne peut être appliquée que pour les «crimes les plus graves».

Lundi, le ministère irakien de la Justice a annoncé l'exécution par pendaison de 42 personnes condamnées à mort pour «rapt», «assassinat», «recours à des voitures piégées» ou à «des engins explosifs».

Les condamnés à mort ont été exécutés dans l'enceinte de la prison de Nassiriya, en vertu de la loi antiterroriste, selon les autorités.

«Nous pouvons tous convenir que les membres des groupes terroristes qui ont commis des crimes graves» doivent être jugés, a souligné M. Zeid, critiquant toutefois l'application de la peine de mort à «un large éventail d'actes», qui ne sont pas des crimes graves.

Le Haut-Commissaire a dit craindre de nouvelles exécutions. Environ 1200 des quelque 6000 prisonniers détenus dans la prison de Nassiriya ont été condamnés à mort, selon l'ONU, citant des statistiques des autorités irakiennes.

«Cela pourrait entraîner des exécutions à plus grande échelle dans les prochaines semaines», s'est inquiété M. Zeid, demandant un «moratoire immédiat» sur la peine de mort en Irak.

Il a également appelé le gouvernement à établir un «organe spécial» chargé de surveiller l'application de la peine de mort et les procès qui y sont liés et de formuler des recommandations en vue de réformer le système judiciaire pour qu'il garantisse le respect des normes en matière de procès équitable.

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