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La Suisse rejoint l'UE sur la torture

dépêche de presse du 18 septembre 2017 - Agence Télégraphique Suisse - ATS
Pays :
peine de mort / Suisse
La Suisse se joint à l'initiative de l'UE visant à mettre fin au commerce de biens utilisés pour infliger la peine capitale ou la torture, a annoncé Didier Burkhalter lundi à New York. Le chef de la diplomatie suisse y voit une condition: l'application des mêmes règles pour toutes les entreprises.

«La vision d'un monde sans peine de mort et sans torture est de plus en plus partagée, non seulement parmi les gouvernements et les organisations de la société civile, mais aussi parmi les acteurs du secteur privé», a estimé le conseiller fédéral, qui s'exprimait à la veille de l'Assemblée générale de l'ONU.

«De nombreuses sociétés pharmaceutiques, par exemple, sont arrivées à la conclusion qu'il n'est ni acceptable ni dans leur intérêt de vendre des médicaments à ceux qui les utilisent pour des exécutions», a-t-il illustré selon la version écrite de son allocution.

Interdire certains produits

Pour Didier Burkhalter, les Etats doivent encourager le secteur privé dans ses efforts pour promouvoir et respecter les droits humains. Mais une condition est indispensable: les entreprises en situation de concurrence doivent être soumises aux mêmes règles. «C'est la première raison pour laquelle la Suisse appuie cette initiative», a-t-il souligné.

En 2016, le Parlement suisse a adopté un texte législatif interdisant l'exportation et le commerce de médicaments susceptibles de servir pour des exécutions. Si un nombre croissant de pays adoptent une telle interdiction, son impact s'en trouvera renforcé, a expliqué le ministre suisse. Il deviendra alors plus difficile de trouver un fournisseur et la recherche de ces substances létales sera davantage stigmatisée.

Abolir partout la peine de mort

Si la torture est universellement interdite, ce n'est pas le cas de la peine capitale, a aussi relevé M. Burkhalter. «Ce fait n'altère en rien notre opinion sur la question: la Suisse est fermement opposée à la peine de mort, partout dans le monde et en toutes circonstances. L'abolition universelle de ce châtiment est une priorité de sa politique étrangère», a-t-il rappelé.

Trente ans après l'entrée en vigueur de la Convention ad hoc, la torture reste quant à elle encore «trop largement répandue et trop souvent excusée, alors que son interdiction est absolue et universelle», a constaté le chef de la diplomatie suisse. Ce dernier a appelé à «construire des alliances et élaborer des stratégies intelligentes afin de convaincre nos partenaires et l'ensemble des citoyens que la peine de mort et la torture n'ont plus leur place en ce XXIe siècle».
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