15 décembre 2017 – Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) s'est déclaré « profondément choqué et atterré » par l'exécution de masse jeudi de 38 hommes en Iraq.
Ces exécutions ont eu lieu jeudi à la prison de Nassiriya, dans le sud du pays. Les 38 prisonniers avaient été condamnés pour des crimes liés au terrorisme.
Mais au regard des failles du système judiciaire iraquien, le Haut-Commissariat estime « extrêmement douteux » que les garanties d'une procédure en bonne et due forme et d'un procès équitable aient été respectées dans ces 38 cas. « Cela soulève la possibilité d'erreurs judiciaires irréversibles et de violations du droit à la vie », a déclaré vendredi la porte-parole du HCDH, Elizabeth Throssell, lors d'un point de presse à Genève.
Si les autorités de Bagdad avancent près de 88 pendaisons, les services du Haut-Commissaire Zeid soulignent avoir comptabilisé jusqu'à présent 106 exécutions en Iraq cette année. A cet égard, le HCDH rappelle qu'en une seule journée de septembre, 42 personnes avaient été pendues dans la prison de Nassiriya.
Face à cette situation, l'ONU exhorte de nouveau les autorités iraquiennes à suspendre toutes les exécutions. Elle invite Bagdad à établir un moratoire immédiat sur l'usage de la peine de mort et à procéder à un examen complet de leur système de justice pénale.
Inquiétude après des bombardements dans le gouvernorat de Salah al-Din
Le Haut-commissariat a également exprimé sa « vive préoccupation » concernant des bombardements ayant visé la ville de Touz Khourmatou, dans le nord de l'Iraq, les 9 et 12 décembre.
« On rapporte que des zones résidentielles ont été bombardées, causant des victimes parmi la population civile », a déclaré Mme Throssell, ajoutant que l'origine des bombardements était pour le moment incertaine.
Les tensions se sont exacerbées à Touz Khourmatou depuis le référendum d'indépendance kurde du 25 septembre, a indiqué la porte-parole, évoquant des affrontements « entre les forces de sécurité kurdes - également connues sous le nom de Peshmerga - et les Unités de mobilisation populaire turkmène ».
« Ces affrontements ont jusqu'à présent abouti à un nombre non confirmé de morts dans chaque camp », a ajouté Mme Throssell, tout en mettant en garde contre un risque sérieux de voir la violence s'accroître et se répandre en raison des lignes de clivage ethniques et religieuses dans ces localités iraquiennes.