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L'Arabie saoudite dénoncée par 29 pays devant le Conseil des droits de l'homme

dépêche de presse du 15 septembre 2020 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Arabie Saoudite
Les violations des droits humains par l'Arabie saoudite - y compris l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi - ont été dénoncées par 29 pays mardi devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, la troisième mise en cause du genre.

C'est l'ambassadeur du Danemark, Carsten Staur, qui a lu une déclaration dans laquelle les 29 pays signataires font état de leur profonde inquiétude sur les violations des droits humains à répétition dans le royaume wahabite: torture, détention arbitraire ou encore disparition forcée.

L'ambassadeur a toutefois salué quelques progrès dans le pays, comme par exemple "les restrictions à la flagellation ou la renonciation à la peine de mort contre des mineurs pour la plupart des crimes". Mais il a dénoncé "la persécution, les détentions et l'intimidation dont les membres de la société civile, les défenseurs des droits de l'homme, les journalistes et les opposants politiques font l'objet". Il en va de même pour les droits des femmes. Les pays signataires ont salué "des développement positifs récents" mais "s'inquiètent profondément de la discrimination persistante dont font l'objet les femmes et les jeunes filles". L'ambassadeur a cité le cas de cinq femmes défendant les droits humains toujours emprisonnées. Une déclaration qui fait écho à celles la veille de la Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, qui affirmait que ces femmes "voulaient simplement avoir le droit de faire leurs propres choix" et exigeait leur libération immédiate.

L'ambassadeur saoudien auprès des Nations unies à Genève, Abdulaziz M.O. Alwasil, a rétorqué que "la détention de quelques femmes que ce soit n'a rien à voir avec la liberté d'expression mais avec le fait qu'elles ont violé la loi". "Leurs droits sont totalement respectés en tant que détenues", a-t-il affirmé, alors que des militantes accusent leurs geôliers de les avoir torturées et harcelées sexuellement. "Nous réitérons notre appel à libérer tous les prisonniers politiques et nous sommes particulièrement inquiets de l'usage qui est fait des lois antiterroristes et d'autres dispositifs sécuritaires contre des individus qui exercent leurs droits pacifiquement", a accusé le diplomate danois.

La déclaration est aussi revenue sur l'assassinat de Jamal Khashoggi, un journaliste tué et démembré dans le consulat saoudien d'Istanbul en 2018, et réclame que "tous les coupables soient punis". Ce meurtre a terni l'image du prince héritier Mohammad ben Salmane, accusé par des responsables turcs et américains d'être le commanditaire.

Un jugement définitif prononcé récemment dans l'affaire a été dénoncé comme une parodie de justice par des défenseurs des droits humains et de "farce" par la fiancée du journaliste défunt. Riyad essaye d'obtenir l'un des 47 sièges du Conseil des droits de l'homme de l'ONU mais, a prévenu l'ambassadeur danois, "on attend des membres du Conseil qu'ils soient exemplaires dans la promotion et la défense des droits de l'homme".

C'est la troisième fois que le royaume est ainsi cloué au pilori devant l'instance onusienne.
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