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Des experts de l'ONU appellent l'Iran à annuler l'exécution imminente d'un jeune homme

dépêche de presse du 13 janvier 2022 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
Thèmes :
Arman Abdolali
Des experts de l'ONU ont appelé jeudi l'Iran à annuler de façon immédiate et définitive l'exécution d'un jeune homme de 20 ans accusé de meurtre et dont les "aveux" auraient été obtenus sous la torture.

Selon ces quatre experts en droits de l'homme, dont le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Morris Tidball-Binz, et la présidente du Comité des droits de l'enfant, Mikiko Otani, l'exécution de Hossein Shahbazi aurait dû avoir lieu le 5 janvier.

Elle a été reportée, mais il risque toujours d'être exécuté de façon imminente, indiquent-ils dans un communiqué.

Ils demandent "aux autorités iraniennes de suspendre immédiatement et définitivement l'exécution d'Hossein Shahbazi et d'annuler sa condamnation à mort, conformément au droit international relatif aux droits humains".

"Le droit international interdit sans équivoque l'imposition de la peine de mort aux personnes de moins de 18 ans. L'Iran doit respecter ses obligations internationales en imposant une fois pour toutes un moratoire (...) sur l'exécution des délinquants mineurs", font-ils valoir.

D'après ces experts, Hossein Shahbazi avait 17 ans lorsqu'il a été arrêté pour avoir mortellement poignardé un camarade de classe lors d'une bagarre entre quatre individus, mais ses "aveux" auraient été obtenus après qu'il eut été soumis à des actes de torture et d'autres mauvais traitements.

Il avait été interrogé par la police pendant 11 jours, période durant laquelle il s'était vu refuser l'accès à un avocat et à sa famille, soulignent-ils également.

Les experts de l'ONU précisent que "l'exécution de M. Shahbazi a été programmée à quatre reprises, ce qui lui a causé, ainsi qu'à sa famille, une douleur et une souffrance psychologique irréversibles".

Ils ont déjà fait part de leurs préoccupations à l'égard de cette situation auprès des autorités iraniennes, en 2021.

En Iran, plus de 85 personnes qui ont été condamnées alors qu'elles étaient encore mineures sont actuellement dans le couloir de la mort. Le 24 novembre, l'exécution de l'Iranien Arman Abdolali, 25 ans, condamné pour un meurtre commis alors qu'il était mineur, a soulevé un tollé international, l'ONU se disant "choquée".

Les peines de mort pour meurtre sont généralement exécutées par pendaison en Iran, pays qui exécute le plus de personnes dans le monde, après la Chine.
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