Plan du site

Birmanie: la junte "indignée" que Paris qualifie le régime d'"illégitime"

dépêche de presse du 6 juin 2022 - Agence mondiale d'information - AFP
Phyo Zeya Thaw Kyaw Min Yu
La junte au pouvoir en Birmanie a exprimé lundi sa "plus grande indignation", après avoir été qualifiée de "régime militaire illégitime" par la diplomatie française, avertissant que cela pourrait menacer les relations bilatérales.

L'annonce vendredi de l'exécution prochaine de deux opposants politiques birmans a été "condamnée" samedi comme "une décision abjecte" par le Quai d'Orsay, qui a dénoncé "la politique de terreur que met en oeuvre le régime militaire illégitime".

En réaction, le ministère birman des Affaires étrangères a exprimé "sa plus grande indignation et sa forte protestation". "Totalement inacceptable, cette déclaration pourrait avoir des effets négatifs sur les relations bilatérales", a-t-il ajouté dans un communiqué.

La junte issue du coup d'Etat de février 2021 a décidé d'exécuter deux opposants politiques condamnés à mort pour "terrorisme", Phyo Zeya Thaw, ex-député du parti d'Aung San Suu Kyi, et Kyaw Min Yu dit Ko Jimmy, militant prodémocratie.

Si elle a condamné à mort des dizaines de militants qui se sont mobilisés contre le coup d'Etat, ces exécutions judiciaires seraient les premières dans le pays depuis 1990. Aucune date n'a encore été annoncée.

L'annonce a été condamnée par les gouvernements occidentaux et plusieurs ONG.

Outre la France, la diplomatie de la junte a aussi critiqué lundi le Département d'État américain et le porte-parole du secrétaire général de l'Onu pour leurs "déclarations irresponsables et imprudentes".

Après que les démocraties occidentales ont condamné le coup d'Etat de 2021, depuis lequel près de 1.800 civils ont été tués selon une ONG locale, la junte s'est tournée vers ses alliés traditionnels, Moscou et Pékin.

Elle a qualifié l'invasion de l'Ukraine par la Russie de "justifiée", soutenant ainsi son principal allié et fournisseur d'armes.

En mai, elle a menacé de rompre les liens diplomatiques avec l'Australie, après que Canberra a annoncé ne pas remplacer son ambassadeur récemment parti, et qualifié d'"inacceptable" la rétrogradation de la mission britannique dans le pays au rang de "chargée d'affaires".
Partager…