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Le Pakistan autorise un «espion» indien à rencontrer sa femme et sa mère

dépêche de presse du 25 décembre 2017 - Agence mondiale d'information - AFP
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Kulbhushan Sudhir Jadhav
Le Pakistan a autorisé un Indien condamné à mort pour espionnage à rencontrer pour la première fois son épouse et sa mère, un évènement rare et préparé de longue date, qui s'est tenu lundi sous haute sécurité à Islamabad.

Kulbushan Sudhir Jadhav, qui portait une veste de costume bleue et semblait en bonne santé, a rencontré les deux femmes dans les locaux du ministère des Affaires étrangères pakistanais, d'après des photos de mauvaise qualité envoyées par ce ministère.

Assises tout comme lui, son épouse et sa mère, qui lui ont parlé au travers d'une paroi vitrée, avaient le visage fermé sur ces clichés.

La rencontre, qui a duré une demi-heure, selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, est la première permise par le Pakistan à la famille de Jadhav depuis qu'il a été arrêté en mars 2016 dans la province instable du Balouchistan (sud-ouest).

Kulbushan Sudhir Jadhav a admis qu'il y organisait «des activités d'espionnage et de sabotage afin de déstabiliser» le Pakistan pour le compte des services de renseignement indiens, selon l'armée pakistanaise. Une cour martiale l'a reconnu coupable et condamné à mort en avril dernier.

Lundi, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères pakistanais l'a qualifié de «visage du terrorisme indien au Pakistan».

L'Inde a saisi la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, qui a ordonné en mai au Pakistan de surseoir à l'exécution le temps qu'elle décide si cette affaire est recevable.

New Delhi a toujours démenti que Jadhav soit un espion et affirmé qu'il avait été «kidnappé» en Iran frontalier. Son exécution après une procès vu comme une «mascarade» reviendrait à un «meurtre prémédité», selon l'Inde.

Inde et Pakistan s'accusent régulièrement d'envoyer des espions et il n'est pas rare qu'ils expulsent des diplomates accusés d'espionnage, notamment lorsque leurs relations se tendent. Mais cela s'est rarement soldé par des condamnations à mort ces dernières années.

En 2013, un Indien condamné à mort pour espionnage au Pakistan avait été tué dans sa prison par des détenus. Sarabjit Singh attendait son exécution depuis seize ans.

Le Balouchistan, la province la moins développée du Pakistan, malgré des ressources minérales en hydrocarbures, fait face depuis des années à un rébellion séparatiste qu'Islamabad qualifie de «terrorisme» soutenu par des Etats hostiles, dont l'Inde.

Jadhav, fils d'un officier de police et père de deux enfants, a rejoint en 1987 la prestigieuse Académie nationale de défense indienne. Il a été embauché en 1991 par la marine indienne en tant qu'ingénieur.
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