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Pour Rohani, l'exécution de Zam ne nuira pas aux liens Iran-UE

dépêche de presse du 14 décembre 2020 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
La récente exécution en Iran de l'opposant Rouhollah Zam ne devrait pas nuire aux relations entre l'UE et la République islamique, a déclaré lundi le président iranien Hassan Rohani après les réactions outrées que celle-ci a déclenchées en Europe.

Les organisateurs d'un important forum économique Europe-Iran qui devait s'ouvrir lundi ont annoncé le report de cette rencontre après l'annonce de son boycottage par plusieurs personnalités européennes pour protester contre la pendaison, samedi, de Zam. Dimanche, les ambassadeurs d'Allemagne et de France à Téhéran ont été convoqués au ministère des Affaires étrangères, où on leur a fait part du mécontentement des autorités iraniennes après la ferme condamnation par Berlin, Paris et l'UE de cette exécution, perçue par Téhéran comme une "ingérence inacceptable".

"Je ne pense pas que cette question nuira aux relations Iran-Europe", a déclaré M. Rohani lors d'une conférence de presse à Téhéran. "Les Européens ont toujours été sensibles à certaines choses, et nous le sommes également" sur d'autres, a ajouté le président iranien : "nous aussi avons des raisons d'être mécontents à cause de choses que font des Etats européens". Il se trouve "que nous avons la peine de mort dans ce pays. C'est dans notre loi, a encore dit M. Rohani, "pourquoi réagir de la sorte a propos d'un individu ? cela ne présage rien de bon et donne une impression d'ingérence."

Rouhollah Zam, qui disposait du statut de réfugié en France, a été exécuté par pendaison samedi en Iran, après la confirmation de sa condamnation à mort. Qualifié de "journaliste et dissident" par Amnesty International, il avait a été reconnu coupable, d'espionnage au profit de la France et d'Israël, et d'avoir joué un rôle actif (par le biais de la chaîne Amadnews qu'il dirigeait sur la plateforme de messagerie cryptée Telegram) dans la vague de contestation ayant touché des dizaines de villes iraniennes entre le 28 décembre 2017 et le 3 janvier 2018.

L'UE a condamné samedi "dans les termes les plus forts" son exécution, appelant "les autorités iraniennes [à respecter] les droits des accusés et [à cesser] d'avoir recours à des aveux télévisés pour établir et démontrer leur culpabilité".

La France a, elle, dénoncé un "acte barbare et inacceptable".
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