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Paris et Berlin déplorent les exécutions en Arabie et le risque d'escalade

dépêche de presse du 3 janvier 2016 - Agence mondiale d'information - AFP
Paris - La France et l'Allemagne ont vivement regretté dimanche l'exécution par l'Arabie saoudite d'un dignitaire chiite, qui a été suivie de violences dans plusieurs pays du Moyen-Orient, Paris appelant les responsables régionaux à agir contre l'escalade des tensions.

La France déplore profondément les 47 exécutions survenues samedi en Arabie saoudite, dont celle du cheikh Nimr Baqer al-Nimr, et rappelle son opposition constante à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances, déclare le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Paris, proche alliée de Ryad, appelle les responsables de la région à tout faire pour éviter l'exacerbation des tensions sectaires et religieuses, selon ce communiqué.

L'exécution de Nimr Baqer al-Nimr renforce notre inquiétude actuelle quant à une tension croissante (...) au sein de la région, a également réagi un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.

De son côté, Londres n'a pas condamné directement l'exécution de Nimr Baqer al-Nimr, un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères (FCO) soulignant seulement l'opposition du Royaume-Uni à la peine de mort en toutes circonstances et dans tous les pays.

Le ministre des Affaires étrangères soulève régulièrement les questions de droits de l'Homme avec ses homologues dans les pays où la situation est préoccupante, y compris avec l'Arabie saoudite, a assuré le porte-parole du FCO.

Les relations diplomatiques entre le Royaume-Uni et l'Arabie saoudite ne sont pas au beau fixe actuellement, l'ambassadeur saoudien ayant émis publiquement fin octobre des inquiétudes après le retrait de Londres d'un appel d'offres visant à moderniser le système pénitentiaire saoudien.

Le cheikh Nimr Baqer al-Nimr, 56 ans, figure de la contestation contre le régime saoudien, a été exécuté samedi avec 46 autres personnes, dont un Tchadien et un Egyptien, condamnées pour terrorisme.

Sa mise à mort a provoqué la colère en Iran, pays à 90% chiite et grand rival de l'Arabie saoudite à majorité sunnite. Dans la nuit de samedi à dimanche, des manifestants ont en partie détruit l'ambassade saoudienne à Téhéran.

Des chiites ont également manifesté en Arabie saoudite, à Bahreïn, au Yémen, au Liban et en Irak dans la ville sainte chiite de Kerbala (centre). Des manifestations ont aussi eu lieu au Pakistan et au Cachemire indien.

La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a dès samedi exprimé les sérieuses inquiétudes de l'UE.

Les États-Unis et l'ONU ont également manifesté leur inquiétude face au risque d'escalade, à un moment où Téhéran et Ryad sont déjà opposés dans des conflits au Yémen et en Syrie.
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