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Baisse du nombre des exécutions en 2019

dépêche de presse du 21 avril 2020 - Agence Télégraphique Suisse - ATS
Amnesty International - Il y a eu une trentaine d'exécutions en moins en 2019 par rapport à l'année précédente. Mais le manque de transparence de plusieurs pays rend le décompte compliqué.

Le nombre des exécutions a diminué l'an passé, selon Amnesty International, pour atteindre 657 cas. Il y en avait eu 690 en 2018. Mais ces chiffres ne disent de loin pas tout.

Ils ne comprennent en effet pas les exécutions menées en Chine, qui se compteraient en milliers, les statistiques sur la peine capitale étant classées secret d'État dans le pays. D'autres pays parmi ceux procédant au plus grand nombre d'exécutions comme l'Iran, la Corée du Nord et le Vietnam ont continué de dissimuler l'ampleur de leur recours à la peine de mort, en entravant l'accès aux informations à ce sujet.

Le nombre d'exécutions recensées à l'échelle mondiale a diminué pour la quatrième année consécutive pour atteindre le chiffre le plus bas enregistré ces dix dernières années. «La peine de mort est un châtiment atroce et inhumain et aucun élément crédible ne prouve qu'elle ait un effet plus dissuasif sur la criminalité que des peines de prison. Une vaste majorité des pays le reconnaissent et il est encourageant de constater que le nombre d'exécutions dans le monde continue de diminuer», a déclaré Clare Algar, directrice générale de la recherche, du plaidoyer et des politiques à Amnesty International.

Inquiétant

«Cependant, un petit nombre de pays ont défié la tendance mondiale vers l'abandon de la peine capitale, en procédant à davantage d'exécutions. Le recours croissant de l'Arabie saoudite à la peine de mort, notamment comme arme contre la dissidence politique, est une évolution très inquiétante. La très forte augmentation des exécutions recensées en Irak, où elles ont presque doublé, est également choquante», a-t-elle poursuivi.

Les cinq pays ayant procédé au plus grand nombre d'exécutions en 2019 sont la Chine (des milliers), l'Iran (au moins 251), l'Arabie saoudite (184), l'Irak (au moins 100) et l'Égypte (au moins 32). Le chiffre concernant l'Arabie saoudite est le plus élevé jamais relevé dans ce pays.

Tout juste 20 pays étaient responsables de toutes les exécutions recensées dans le monde. Parmi eux, l'Arabie saoudite, l'Irak, le Soudan du Sud et le Yémen ont exécuté considérablement plus de personnes en 2019 qu'en 2018.

Maintenir la dynamique

Pour la première fois depuis 2010, aucune exécution n'a été recensée en Afghanistan l'an dernier. Des interruptions ont été constatées à Taiwan et en Thaïlande, où des exécutions avaient été recensées en 2018. Le Kazakhstan, la Fédération de Russie, le Tadjikistan, la Malaisie et la Gambie ont continué d'observer des moratoires officiels sur les exécutions.

À la fin de l'année 2019, 106 pays avaient aboli la peine de mort pour tous les crimes et 142 pays étaient abolitionnistes en droit ou en pratique. En outre, plusieurs pays ont pris des mesures positives en vue de mettre fin au recours à la peine capitale. «Il faut maintenir la dynamique en faveur de l'abolition mondiale de la peine de mort», a conclu Clare Algar.
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